NOUVEAU RECORD

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C’Ă©tait le 23 octobre 2022
Lors d’une journĂ©e très orageuse, une violente tornade a dĂ©vastĂ© près de 45 villages, le 23 octobre dernier, entre le Nord-Pas-de-Calais et la Belgique (sans faire aucune victime).
Elle a fait la « Une » des journaux… Et pour cause, une enquĂŞte rĂ©alisĂ©e par Keraunos (Observatoire Français des Tornades et Orages Violents) a rĂ©vĂ©lĂ© qu’il s’agissait d’une tornade d’intensitĂ© EF3, soit des vents estimĂ©s entre 220 et 270km/h !
Plusieurs chasseurs d’orage l’avaient dans l’oeil d’un objectif… Ce fut notamment le cas du nĂ©erlandais Rick Bekker qui a pu immortaliser « le monstre » d’une largeur de 200 mètres, visible en bas Ă droite de ce nuage et de l’Ă©olienne.

La tornade de Bihucourt (62) – RICK BEKKER

Les dĂ©gâts Ă Bihucourt (62) – Keraunos
Du jamais vu en France
Si des tornades bien plus violentes ont déjà frappé le territoire français par le passé (consulter la liste), celle survenue le 23 octobre 2022 — dans le nord de la France — présente un caractère totalement inédit en France : la distance parcourue.
Jusqu’en 2022, c’est la terrible tornade de Saint-Claude (39) — survenue le 19 aoĂ»t 1890 — qui dĂ©tenait le record de distance parcourue par une tornade en France : pas moins de 81 kilomètres entre Oyonnax (01), Saint-Claude (39), Bois d’Amont (39) et Orbe (CH).
La tornade de Bihucourt (62) vient battre ce record. La suite de l’enquĂŞte de terrain menĂ©e par Keraunos a en effet rĂ©vĂ©lĂ© ce 27 octobre 2022, dans un tout dernier point, qu’elle avait parcouru plus de 85 kilomètres !

TracĂ© de la rĂ©cente tornade – Keraunos
Une mini-tornade ?
Parmi les profondes « erreurs de language » de la presse française, il y a celle du terme « mini-tornade ». Un phénomène inconnu dans le jargon météorologique qui reviendrait à parler de « mini-séisme » dans le domaine de la sismologie.
Car oui, une Ă©chelle de classement de la force des tornades a Ă©tĂ© créée en 1971 (puis amĂ©liorĂ©e en 2007) et ce n’est pas pour rien ! Son nom : L’Ă©chelle (amĂ©liorĂ©e) de Fujtia.
Et contrairement aux idĂ©es reçues, la France n’est pas Ă l’abri de ce phĂ©nomène extrĂŞme ! Nous fĂŞtions d’ailleurs — cet Ă©tĂ© — les 40 ans de la tornade de Levier (25) dont les vents avaient soufflĂ© Ă plus de 300km/h.
BasĂ©e sur l’Ă©tude des dĂ©gâts causĂ©s par un phĂ©nomène venteux, l’Ă©chelle de Fujita permet d’identifier (ou non) le caractère tornadique (il s’agit parfois de macrorafales) puis dans un second temps : son intensitĂ©.

L’Ă©chelle de Fujita amĂ©liorĂ©e – Keraunos
Le changement climatique est-il en cause ?
Ă€ l’heure oĂą nous Ă©crivons ces quelques lignes, l’humain manque cruellement de recul sur ce phĂ©nomène bien particulier. Pour autant, l’Observatoire Français des Tornades et Orages Violents souligne que « la frĂ©quence et la violence des tornades sur le territoire français, hors outre-mer, n’enregistre pas de vĂ©ritable hausse ».
Car oui, certaines tornades — parmi les plus violentes de France — ont ravagĂ© des villes et des villages bien avant, pendant, et après l’air industriel. Ce constat peut (en partie) s’expliquer par le fait que la tornade est un « concours de circonstance » dont le mĂ©canisme de formation dĂ©pend de nombreux facteurs.
D’autant qu’une tornade ne dĂ©coule pas d’une hausse de la tempĂ©rature (comme c’est las cas au 21ème siècle et Ă l’Ă©chelle mondiale) mais d’un conflit de masse d’air… Et des conflits thermiques, il en existe depuis toujours.